« Thierry Hazard, ouais j’adore ! »
Quand j’entends ma fille me demander : « Maman, tu as vu Miley Cyrus, elle danse le Twerk »
« Oui ma chérie ça se danse comme ça »… et là je lui mime mes vieux souvenirs de la danse de Thierry Hazard, le Jerk. Elle me lance un regard entre la peur, la honte et la compassion.
Pour ceux qui ne connaissent ni Miley Cyrus ni le twerk – vous avez surement plus de 35 ans – mais pour faire court, disons qu’une blonde peroxydée (ancienne égérie Disney) a fait le buzz en 2013 en petite tenue, en mettant en avant cette danse qui n’a rien de distinguée. Elle consiste à bouger ses fesses de manière provocante et explicite, voir sexuellement agressive.
C’est à mon tour d’avoir de la honte, de la compassion quand j’explore internet et que je googolise : twerk. « Le twerking a été introduit dans la culture hip-hop grâce à la scène bounce de la Nouvelle Orléans. » Puis je vois des fessiers par millier, des filles pieds contre le mur et têtes en bas remuant frénétiquement leurs popotins en mini-short (plutôt culotte !). Un seul ressenti : Mais pourquoi ?
Les mecs rabaissent assez la place de la femme dans leur clip avec leur florilège de mots grossiers et une image de fille facile, alors pourquoi faire ça d’elles-mêmes ? C’est hyper vulgaire ! Suis-je trop prude ? Un seul moyen de le savoir : s’infiltrer dans le monde du twerking.
Ma troupe au Workshop
J’angoisse à mon arrivée au Studio, j’ai peur de tomber dans le monde du mauvais goût.
Surprise : je retrouve une trentaine de jeunes filles (20-25 ans) féminines et athlétiques. Stop aux aprioris : pas obligé d’être black ou d’avoir un big booty, tout le monde peut twerker !
(Note : ces 2 critères aident quand même pas mal).
Face au grand miroir, j’aperçois un petit bout de femme habillée plus courtement que les autres :
La prof, Anet Antošová
Danseuse de Kanye West, prof de danse, chorégraphe pour film et comédie musicale… la liste est longue pour cette jeune Tchèque qui nous explique (in english) que le Twerk c’est une attitude. Vous pouvez faire tous les mouvements de twerking, sans attitude cela devient une bonne séance de fitness entre copines. Le Twerk ça se travaille, ça se ressent… en gros tu dois transpirer la sensualité pour twerker.
Et visuellement, on en parle ? Fine, élégante, de longs cheveux blonds tirés en chignon avec le visage d’une poupée. Un corps de déesse, des fesses rebondies et vibrantes. Avec le popotin qu’elle se paye et surtout comme elle le bouge, jamais je ne la présenterai à mon chéri. JALOUSIE ! Cette fille est rayonnante de sympathie et de sourire. Elle illumine le studio.
Bouge ton boule !
La salle vibre aux sons des musiques dancehall. On est toute frétillante. On a hâte de bouger même si j’appréhende un peu car je ne suis pas équipée pour : j’ai les fesses plates et le sens du rythme d’une pomme.
Les premiers mouvements sont gênés et maladroits. Des coups de bassins devant, derrière, dos cambré. Le tout se fait sous les « and one, two… » de notre prof aussi électrique que belle.
Elle ajoute la musique et les mouvements deviennent une évidence, nous devenons des filles sensuelles… on suit le boum, boum, boum. Nos déplacements sont alternés entre pas langoureux et mouvements ultra-secs. Entre 2 boum boum, mon cerveau m’envoi des images de descente d’organes, de fuites urinaires et de ma cellulite… Est-ce vraiment de mon âge ?
Je gesticule, je m’agite, je supplie mon postérieur de bouger une fesse puis l’autre, « down and up »… mais j’ai le boule rebelle. Les exercices sont difficiles et certaines filles lâchent prises. Ce ne sont que des montées et des descentes. « Vous devez le sentir en bas du dos ». Moi je sens que mes fesses me brûlent, mes cuisses s’enflamment et mon dos morfle. « Ah, c’est donc ça des adducteurs ». Les squats à côté de ça c’est de la rigolade. Après 30 minutes, nos fesses ont bien mérité une première pause. A ce moment-là, je ressens encore la différence générationnelle, lorsque je sors ma jolie gourde violette… TUPPERWARE !
The show must go on ! Au bout d’1h30, je suinte, mes muscles se tétanisent et j’ai une hernie des yeux – cause : j’ai été hypnotisée par le balancier du fessier de la prof.
Attention au « faut pas » !
En plus d’une overdose de fesses, cet atelier m’a permis de revoir mes aprioris à la baisse.
En fait, il faut voir le twerk comme un complément aux autres danses, il permet de développer les mouvements du bassin et des attitudes sexy. C’est une belle séance de fitness avec en supplément une immersion dans la féminité et l’érotisme de chacune. Certaines font de la pole dance, d’autres de l’effeuillage, le twerking trouve à son tour sa place dans l’univers de la féminité.
Je dis oui pour une séance de « fitness des fesses» entre copines et permettre de développer son pouvoir érotique, avec en prime 550 calories pour 1heure d’exercices.
Mais je dis non pour exhiber ses prouesses au monde entier et passer pour des femmes de petite vertu… Miley, ma chérie, c’est ce qu’on appelle un « faux-pas » !
BONUS
> Vidéo de twerk by Anet Antošová
> Prochains stages de Twerk à Montpellier en mars 2015 au Studio Latino
> Studio Latino : 04 67 99 07 81 / Zone d’Activité Le Solis – Lattes /
> Site de ma prof d’un jour, Anet Antošová
Voici la vidéo du cours >> J’ai testé le TWERK !
Illustrations : Dafne Saporito