Certains ouvrent des grands yeux quand je parle de daube de sanglier, d’autres me demandent « mais où achètes-tu du sanglier ? » Dans ma famille, le sanglier a toujours était à notre table car nous avons des oncles chasseurs… ou même parfois des voisins ou des amis généreux. Pour tout te dire, je ne pensais même pas que tu pouvez en acheter en boucherie. Cette daube, c’est encore des souvenirs d’enfance : des odeurs de thym, des piqures d’orties, des siestes sous les chênes, des batailles de glands, des constructions de cabanes dans la belle garrigue d’Aumelas. C’est aussi de belles frayeurs lors de balades où mon oncle nous faisait croire, en jetant des cailloux dans les bosquets, que des sangliers arrivaient et que nous devions rapidement grimper aux arbres, notre seul échappatoire contre ces bêtes féroces. Quels moments de bonheur et de rigolades même avec nos genoux écorchés nous n’arrêtions pas de rires aux éclats… avec autant de bruit, aucune chance que même un petit marcassin s’approche à 100 mètres à la ronde.
Grosse pensée pour ma tante Marie-Pierre et mon tonton Serge d’Aumelas, grand fan de chasse et d’Obélix chez qui j’ai lu tout Uderzo et où j’ai mangé les meilleurs plats à base de sanglier : terrine, civet, foie, daube, rôti… C’est toujours en pensant à ces bons moments que je cuisine cette viande. Encore merci pour cette transmission culinaire.
Dans le Sud, il arrive souvent que tu culbutes un sanglier sur la route mais attention ne met pas la bête dans ton coffre comme ça pour l’amener chez ton boucher en pensant qui te la découpera. Tout d’abord c’est interdit, il faut que tu préviennes la gendarmerie et il est interdit de donner l’animal à un ami amateur de gibier et d’en faire le commerce. Ce serait alors considéré comme du braconnage, avec toutes les sanctions qui vont avec.
A savoir aussi : Une fois l’animal mâle mort, la viande pue et s’altère si tu ne lui enlèves pas les coucougnettes… C’est une tradition, celui qui tues la bête doit la châtrer (avec son couteau de chasse) immédiatement pour éviter que le « ferum » se répande dans toute la chair de la bête et la rende immangeable. BON CHANCE ! Moi perso je préfère quand elle arrive déjà en morceaux… Désolée, pour mes amis vegans.
La recette
6 personnes
Facile et Coût €€
20 min de préparation / 2h de cuisson en cocotte ou 40 de cuisson au Cookeo / 12 à 24h de repos
➼ Les ingrédients
- 1kg de viande de sanglier
- 1L de vin rouge
- 6 carottes
- 3 oignons
- 1 bouquet garni
- 30g farine
- 30g beurre
- 3 cs huile d’olive
- sel, poivre
➼ Les étapes de la recette
Préparez la marinade, la veille.
- Coupez la viande en gros morceaux.
- Mettez-les dans un plat creux et ajoutez 2 oignons émincés et les carottes en gros cubes, le bouquet garni et 10 cl d’huile.
- Réservez au réfrigérateur 12 à 24 h, avec un film plastique.
Le lendemain, lancez la cuisson.
- Le lendemain, filtrez la marinade.
- Dans une grande cocotte (ou Cookeo), faites dorer 1 oignon émincé dans le beurre.
- Ajoutez la viande de sanglier.
- Saupoudrez de farine et remuez pendant quelques minutes.
- Ajoutez les oignons, carottes de la marinade. Salez, poivrez. Remuez.
- Versez le jus de marinade. Remuez.
- Laissez mijoter 2h dans votre cocotte (ou 40 minutes au Cookeo cuisson sous pression).
- A servir avec du bon riz de Camargue ou avec des pommes de terre.